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Hendrey Bodlac, Capitaine de Perlemer

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Hendrey Bodlac, Capitaine de Perlemer Empty Hendrey Bodlac, Capitaine de Perlemer

Message par Hendrey Bodlac Ven 12 Juin - 17:39

Hendrey Bodlac, Capitaine de Perlemer Latest?cb=20070507103454

Nom : Bodlac
Prénom : Hendrey
Âge : 35 (né en l'an 0)
Grade : Capitaine
Lieu de naissance : Perlemer

Description physique -



Hendrey Bodlac, Capitaine de Perlemer 1886ead201e3443c675d85e4ef61e055
Hendrey à l'orée de ses vingt ans.


Hendrey est un jeune homme de 34 ans à l’air tout à fait aimable, si ce n’est un léger sourire se transformant de temps à autres en rictus moqueur. Il est minutieusement rasé, ce qui fait ressortir ses mâchoires carrées et les quelques cicatrices qui la parsèment. Il n'est pas rare qu'une mèche de ses cheveux châtains tombe devant devant ses yeux.
Il a la fâcheuse tendance à poser ses yeux d’un bleu profond sur les gens, ne les lâchant pas du regard durant de longues secondes.
Hendrey est solidement bâti. Dépassant de quelques centimètres le mètre quatre-vingt-dix, il est également doté d’une musculature imposante. Il n’est pas difficile de comprendre qu’il a été sculpté par l’entraînement et le combat. Plusieurs cicatrices, plus ou moins importantes, sont visibles sur son corps. Une en particulier attire l’œil : une large cicatrice sur son flanc droit, qui court jusqu’au milieu de son buste.
Ces derniers temps il arbore le plus souvent une armure lourde complète. Une épée longue pendant à sa taille, alors qu’un espadon balance dans son dos. Lorsqu’il porte cette armure, il se déplace dans un cliquètement de métal, ses bottes martelant le sol. Il porte généralement un camail sous son imposant casque de plate. Lorsqu'il n'est pas sur son crâne, il repose sur ses épaules.
Une longue cape traîne souvent derrière lui, accrochée au plastron et au tabard, passant sous ses épaulières de façons à ne pas le gêner dans ses mouvements.
Lorsque la situation le permet, il porte une armure plus légère. Des bottes et des gants de cuir, un pourpoint de cuir doublé d’une cuirasse de plate légère ainsi que des jambières de plate. Il porte alors le plus souvent une épée courte, qui pend sur son flanc gauche, alors qu’un carquois de flèche occupe le flanc droit, un arc dans le dos.
Lors de très rares occasions, le soldat porte une armure de parade. Une armure lourde complète aux épaulières décorées.  

Résumé de l'Histoire -

Né en Perlemer alors que l'invasion de la Horde des Orcs avait commencée depuis quelques mois seulement, Hendrey n'a pas connu le domaine dans sa tendre enfance. Il rallia en effet Lordaeron avec son père et sa mère, Arnold et Emma Bodlac. Ils trouvèrent ensuite tous trois les citoyens de Perlemer ayant réussi à atteindre le Royaume de Lordearon.
La Horde arrivée sur les terres du Royaume du Nord, Arnold dû quitter la petite famille afin de remplir son devoir auprès de Perlemer et de la récente Alliance de Lordaeron, laissant ainsi son jeune fils et sa femme derrière lui. Emma devînt alors dame de compagnie auprès de la suite accompagnant Dame Delmark, puis son enfant, Thaorm. Cela assura au jeune Hendrey une éducation sérieuse.

Les nouvelles d'Arnold, comme de tous les hommes partis sur le front, se faisaient rares. Néanmoins Emma comme son jeune fils vivaient tout à fait correctement, dans une angoisse perpétuelle, mais correctement. Les mois passèrent, et bientôt les années. A chaque missive cachetée envoyée par l'armée que recevait Emma, son ventre se nouait, et elle manquait de perdre pied. Durant un temps les nouvelles furent encourageantes. Son cher et tendre ayant même obtenu une promotion.
Mais alors que les troupes de l'Alliance continuaient à progresser vers le sud, les nouvelles se firent de nouveau rares. Puis un matin on vint annoncer à la pauvre femme que son mari était tombé sur le champs de bataille. On lui assura qu'il serait à tout jamais considéré comme un héro, mort pour Azeroth, et ce fut tout. Plus rien.

Malgré tout la vie reprit son court, certes difficilement pour Emma, mais la petite famille survécu ainsi au reste de leur exil au nord.

Les années passèrent, Emma et Hendrey menaient leur vie au milieu des autres Perlemer. Le jeune Thaorm était né, et Emma devînt une des femmes assignées à sa suite. Assurant son éducation, lui portant l'affection dont il avait besoin. Hendrey quant à lui prit ses première leçons auprès des prêtres et des précepteurs des Perlemer. Le rôle de sa mère lui permit de fréquenter les nobles et de suivre les enseignements dont les fils et filles de seigneurs étaient bien souvent les seuls à profiter.

Puis vînt la fin de la guerre. Les habitants du royaume du sud exilé en Lordaeron depuis tant d'années  commencèrent à prendre la route pour retrouver leur foyer en ruine, et reconstruire leur demeures, ainsi que leur vie. Alors que de nombreux sujets du baron Delmark rentrèrent en Perlemer - principalement des ouvriers et des artisans - afin de rebâtir le domaine, dévasté par la guerre, le jeune Thaorm resta dans le nord. Sa mère faisant toujours partie de sa suite, Hendrey resta également à ses côtés. Son séjour en Lordaeron dura plus de quatre années supplémentaires. Il prit pendant ces années là ses premières leçons martiales. Le jeune Bodlac avait hérité de son père une certaine aisance dans le maniement des armes, et il se montra très vite talentueux.
C'est donc en l'an 13, alors que le domaine était reconstruire et que quelques crises découlant de la guerre furent effacées qu'ils rentrèrent chez eux. Mais ce nouveau foyer n'avait rien d'une maison pour Hendrey, comme pour beaucoup de jeunes nés pendant l'exil. Il n'avait connu que les campagnes Lordaeronnaises dans sa courte vie, et ce changement le toucha énormément. Il se renferma dans ses enseignements.

A l'âge de quinze ans seulement, Hendrey rejoignit officiellement les troupes de Perlemer. Comme simple aide de camps au départ, mais il prit pour la première les armes alors qu'il venait de fêter son dix-septième anniversaire seulement, bien que ce ne fut que contre de simples pillards un peu trop présomptueux. Il semblait s'épanouir malgré la rigueur que demandait la vie d'un soldat. Il fit ses preuves et fut fait Sergent alors qu'il était dans sa vingt-cinquième année.
En l'an 29, Hendrey fut des hommes de Perlemer déployé par la baronnie lors de la campagne du Norfendre. Il passa l'intégralité de son "séjour" sur les terres gelées du nord dans le Fjord Hurlant. Quelques mois après son arrivée, et après s'être démarqué par quelques actes de bravoures, il fut fait Lieutenant. Il ne rentra en Perlemer qu'une fois la campagne terminée, à la mort du Roi Liche en l'an 30.
Durant trois années il reprit le cours de sa vie, défendant les terres du Baron Matthieu Delmark contre les dangers qui les peuplaient. Il suivit ensuite une fois de plus les troupes de l'Alliance lorsqu'elles débarquèrent en Pandarie, les couleurs de la baronnie toujours présentes sur le tabard de l'Alliance qu'il portait.

Encore une fois, la campagne terminée il reprit le cours de sa vie. Mais lorsqu'en l'an 35 le Baron Arthur Delmark quitte le domaine pour prendre part à l'effort de guerre contre la Horde de Fer de Draenor, Thaorm Delmark fait appel à lui. Ainsi il reste en Perlemer, et est fait Capitaine.

Chronologie -


- An 0 : Naissance de Hendrey ; exil en Lordaeron
- An 13 : retour à Perlemer
- An 15 : engagement dans les forces de Perlemer
- An 17 : premiers combats
- An 25 : promotion au grade de Sergent
- An 29 : campagne du Norfendre et promotion au grade de Lieutenant
- An 33 : campagne de Pandarie
- An 35 : promotion au grade de Capitaine


Dernière édition par Hendrey Bodlac le Jeu 2 Juil - 23:05, édité 15 fois
Hendrey Bodlac
Hendrey Bodlac

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Hendrey Bodlac, Capitaine de Perlemer Empty Re: Hendrey Bodlac, Capitaine de Perlemer

Message par Hendrey Bodlac Ven 12 Juin - 17:45

Chapitre I : l'Exil -

Les combats avaient commencés depuis de longues semaines, voire plusieurs mois lorsque naquît le jeune Hendrey Bodlac. Les troupes de l’Alliance parvenaient encore à maintenir les orcs à distance des zones les plus habitées du sud du Royaume. Néanmoins on parlait déjà de la mise à feu et à sang de Grand Hamlet. Certains étaient sur la route depuis des jours, fuyant leur foyer pour rallier le Royaume de Lordaeron.  

~ ~ ~

Non loin de Perlemer, Arnold, un garde et un jeune père de famille rentra en toute hâte dans sa modeste demeure, braillant le nom de sa femme.
-  Emma ? Emma ?!
Elle ne répondit pas, mais il entendit les cris stridents de son enfant qui venaient de l’étage. Il monta les marches deux à deux et trouva son épouse allongée sur son lit. Elle ouvrait péniblement les yeux, réveillée par les hurlements de son époux et les lamentations de son fils.
- Que fais-tu ici ? demanda-t-elle, l’air étonnée.
- Le Baron fait évacuer le domaine, et c’est le cas dans tout le Royaume !  
- Qu… Quoi ? elle se leva d’un bond, se précipitant auprès de son fils pour l’enrouler chaudement dans ses draps et le prendre dans ses bras.
- Descend chercher des vivres pour quelques jours ! Je m’occupe de prendre de quoi nous tenir au chaud.

Ils commencèrent à s’activer tous deux, et quelques minutes après seulement ils sortirent de leur petite maison pour s’engager sur la route qui menait à Hurlevent. Rapidement le flot de citoyens en fuite s’intensifia. Alors qu’ils n’étaient qu’une poignée visibles par la petite famille durant la première demi-heure de marche, après seulement deux heures la route était noire de monde.
En se rapprochant de Hurlevent, Arnold et Emma purent constater que de nombreux hommes en armes bordaient la route, alors que des cavaliers et des convois fendaient régulièrement la foule pour rejoindre le front. Un front qui n’était qu’à quelques lieues de là, disait-on.
Ils arrivèrent finalement aux portes de Hurlevent, mais durent s’arrêter et patienter. De grande taille, Arnold pouvait voir sans peine que des Gardes régulaient l’entrée à la citée pour éviter tout mouvement de panique meurtrier. De l’autre côté, la route qui serpentait à travers la forêt d’Elwynn était noire de monde, à perte de vue.

- Nous pouvons nous estimer heureux d’avoir été averti si tôt, j’ai bien peur que certains doivent passer la nuit hors de l’enceinte de la ville. Dit-il finalement en ajustant le sac qu’il portait à l’épaule.
Un  sac rempli de quelques couvertures, de vêtements chauds, de quelques sacs de viande séchée ainsi que de deux gourdes d’eau. La garde et la poignée d’une épée dépassait du sac, en partie enroulée dans un tissu blanc.
Le jeune soldat posa son regard sur sa femme, il tendit la main pour replacer une mèche de sa magnifique chevelure blonde, puis ses yeux dérivèrent vers son jeune enfant, son nourrisson. Il sourit, puis vint déposer un baiser sur le front de son épouse et de son fils.

Ils passèrent tous trois encore deux longues heures à patienter avant de pouvoir entrer en ville. Ils prirent ensuite la direction de la Vieille Ville, se séparant ainsi de la majeure partie des fuyards qui se dirigeaient vers le port. Après quelques centaines de mètres, Arnold s’arrêta devant la porte d’un immeuble en piteux état, sa femme sur les talons. Il frappa plusieurs fois avant de pousser la porte.
Si l’extérieur paraissait miteux, ce n’était rien par rapport à l’intérieur. Un nuage de fumée s’envola lorsqu’il pénétra dans la pièce, le faisant tousser. Sa femme remonta le draps sur le bas du visage de son enfant avant de recouvrir le sien avec sa main.
A quelques pas de la porte un homme d’une quarantaine d’année à vue de nez regardait la petite famille, assis derrière une table, la lueur d’une bougie éclairant son visage. L’homme plissa les yeux, comme s’il cherchait à identifier les visiteurs.
Il finit par se lever.

- Arnold, mon neveu ! Et cette ravissante jeune femme, ça doit être Emma ! s’exclama-t-il, arborant désormais un large sourire, dévoilant une dentition peu entretenue.
- C’est elle, mon oncle, c’est elle. Il s’approcha, et après avoir lâché son sac sur le sol, enlaça son oncle.
Emma se rapprocha doucement et après avoir longuement salué son neveu, l’homme se tourna vers elle et saisit sa main. Il la porta à la bouche et la baisa.

- Mademoiselle. Wiland Bodlac, enchanté.
- Emma, répondit-elle d’une petite voix.
Wiland sourit, avant de baisser les yeux sur l’enfant dans les bras d’Emma. Il posa une main sur sa tête et doucement lui caressa le front.
- Et lui, comment s’appelle-t-il ?
- Hendrey, mon oncle.
- Hendrey, voilà un joli prénom, pour un solide gaillard ! Mais j’en perd mes bonnes manières, venez-vous assoir.

~ ~ ~
- Ca en fait du monde, ça…
Wiland marmonnait dans longue barbe. Son neveu venait de lui décrire la situation, expliquant par la même occasion sa présence à Hurlevent.
- Je connais un marin… dit-il enfin. Il m’en doit une, je suis sûr qu’il pourra nous faire quitter la ville, et si comme tu le dis tout le monde se dirige vers le Nord, alors il doit bien en faire de même !
- Si il n’est pas encore parti ! lâcha Arnold en se levant. On ferait mieux d’aller tenter notre chance tout de suite.
- Eh bien… J’imagine. Wiland jeta un coup d’œil autour de lui, puis haussa les épaules. Partons maintenant, je ne laisse pas grand-chose derrière moi.

Ils se remirent ainsi en route, avec Wiland  avec eux pour les guider dans les petites  ruelles que la plupart des gens ne connaissaient pas.
Les rues grouillaient de monde, et le port ne faisait pas exception. De longues files s’étaient formées devant les différents pontons. Tous les navires semblaient en partance. Les capitaines hurlaient qu’ils ne pouvaient plus emmener personnes pour certains, alors que d’autres crier que les prix avaient encore un peu augmentés.
Arnold suivait son oncle de près, de peur de le perdre dans la foule. Il tenait sa femme par la main, la forçant de temps à autre à accélérer le mouvement, bien qu’il était conscient qu’elle était exténuée.
Ils arrivèrent finalement au bout d’un ponton où les gens se bousculaient non pas pour monter sur un bateau, mais pour éviter la rame qui tournoyait entre eux et le navire. Wiland se fraya un chemin et arriva nez-à-nez avec la fameuse rame, qui lui aurait fracassé le crâne s’il ne l’avait pas évitée.

- Espèce de vieux fou, tu as failli me tuer ! Ha ! Tu aurais bien aimé, hein ?
Wiland semblait fou de rage. Il attrapa la rame, et la jeta à l’eau. Il saisit ensuite le col de l’homme qui la brandissait quelques petites secondes plus tôt, puis tous deux finirent par rire à s’en décrocher la mâchoire.
- Ah…Wiland. Je me demandais quand est-ce que tu finirais par arriver. L’homme à la rame s’essuya d’un revers de main une larme qui commençait à couler au coin de son œil. Je t’ai garder une place de choix sur mon bon p’tit rafiot !
- C’est pas une place qu’il va me falloir, mais trois mon vieux. Enfin, trois et demi. Wiland fit un geste de la main vers son neveu, son épouse et leur enfant, qui sortaient tous les trois de la foule.
Le Capitaine se gratta la tête puis leur fit signe de le suivre.

- On va bien trouver une solution. Dit-il tout en posant le pied sur la passerelle permettant de monter sur le pont de ce petit navire commercial. Et c’est ce qu’ils firent. Un pauvre matelot passa le voyage jusqu’en Lordaeron au fond de la cale plutôt que dans son hamac afin de laisser une place à la jeune mère et à son enfant. Arnold et Wiland dormaient quant à eux sur le pont lorsque le temps le permettait, et malgré leur nombreuses couvertures, plus le navire filait vers le nord, plus les nuits étaient difficiles. Si dure qu’un malheureux matin le pauvre Wiland ne se réveilla pas.
Le voyage dura près de deux semaines, mais le navire et ses occupants furent relativement épargnés par les intempéries, et aucune autre perte ne fut à déclarer.


~ ~ ~
Le jeune père descendit du bateau en premier. Il posa ses bottes dans sur de la terre boueuse qui lui colla au pieds. Tout autour de lui des dizaines voire des centaines de personnes s’affairaient à leurs tâches habituelles, ne prêtant aucunement attention à l’arrivée de ce nouveau navire rempli de exilé venus du sud. Un homme passa, une grosse caisse visiblement bien chargée dans les bras. Arnold tenta de l’apostropher, tendant une main, une doigt pointé au ciel. Le travailleur ne réagit pas. Il tenta à nouveau sa chance lorsqu’une jeune femme passa. Ses enfants qui couraient autour d’elle semblaient occuper toute son attention et elle ne remarqua pas le pauvre Arnold. Tout en lâchant quelques jurons dans sa toute nouvelle barbe, il attrapa son nourrisson afin de permettre à son épouse de descendre en toute quiétude.
Puis, ils tous trois s’éloignèrent du navire qui les avait conduits jusque là, avançant au milieu de tentes et de bâtisses de fortune. Les cris, les pleurs… le bruit était presque insoutenable. Et le sol toujours aussi boueux ! Ils finirent pas arriver devant une maison, ou plutôt une cabane, qui avait meilleure allure que les autres. Devant cette petite construction de bois un vieil fumait la pipe, un lourd carnet reposant sur ses genoux.

- Sire ? se permit Arnold, à l’attention du vieillard. Sire ? surenchérit-il rapidement comme il ne réagissait pas. Et cette nouvelle tentative fut la bonne, puisqu’il leva la tête, les yeux papillonnant.
- Mh… Que puis-je pour vous, jeune homme ? Et, oh ! Quelle belle petite famille vous avez là. Rajouta-t-il avant que son interlocuteur n’est pu répondre.
- Merci, Sire. Dit-il tout en souriant et en hochant la tête. Puis il continua. Nous venons d’arriver de Hurlevent, et nous sommes à la recherche des hommes de Perlemer. Ils ont quitté le sud tous ensemble, pour la plupart, et sont nombreux. Vous avez bien dû en entendre parler ?
Le vieillard hochait la tête alors qu’Arnold parlait. Il leva l’index et ouvrit la bouche, mais ne dit rien. Il rit un instant en regardant le garçonnet en train de tirer les cheveux de sa mère, puis reprit son sérieux.
- Tenez, prenez donc ça. Il agita un morceau de torchon, enroulé autour de quelque chose. Pour votre femme, qu’elle nourrisse ce pauvre bébé. C’est du gâteau. Finit-il par avouer en pointant le menton vers Emma. Et puis, pendant que Arnold faisait passer le gâteau à son épouse, le vieillard semblait revenir à la réalité. Les Perlemer, dîtes-vous ? Ils sont installés un peu plus au nord. Les plus fortunés vivent non loin d’Austrivage, dans des bâtisses très confortables comparées aux taudis dans lesquels nous sommes logés. Mais on dit également que leurs sujets vivent dans des conditions tout à fait acceptables !
Et alors que le vieil homme continuait de parler, Arnold se retourna pour lancer un sourire à son épouse, et tendit le bras pour serrer affectueusement la petite main de son fils. Les doigts de l’enfant se resserrent autour du large pousse de son père, ce qui lui valut un bref rire. Une larme perla au coin de son œil. Il l'essuya d'un revers de manche. Il leva les yeux pour croiser le regard plein d’amour d’Emma.
- Je vous remercie infiniment, sire. Nous reprenons la route de ce pas, dans ce cas !
- Oh, mais pauvre sot ! Si vous partez maintenant la nuit tombera bien avant que vous ne soyez arrivés. Et avec elle, le froid, les bêtes sauvages et les pillards ! Le vieil homme gesticulait dans tous les sens tout en parlant. Restez donc ici pour la nuit, j’ai un grand lit qui ne me sert pas et je ne peux pas laisser cette adorable créature dormir dans le froid.
Il se leva et caressa la joue de Hendrey d’un doigt. Puis il se retourna pour rentrer, tenant la porte pour ses invités. Arnold et Emma se concertèrent d’un regard, puis le suivirent à l’intérieur.

~ ~ ~

La nuit avait été bien plus agréable qu’Emma et Arnold n’auraient pu l’imaginer, mais il leur fallait maintenant prendre la route pour rejoindre Austrivage et les leurs. Prudent, Arnold mit son ceinturon d’arme avant le départ. Ils marchèrent durant plus d’une heure au milieu d’autres exilés désireux de monter plus au nord en Lordaeron. Une dizaine d’individus s’étaient mêlés et discutaient. Malgré les événements terribles de ces derniers mois, les gens semblaient plutôt joyeux. Tous étaient sûrement heureux d’avoir atteint les terres du nord et de s’être éloignés des conflits qui faisaient rage.
Alors qu’Emma se contentait de tendre l’oreille au milieu d’un groupe de femmes de tous âges en train de discuter de tout et de rien, Arnold repéra deux hommes de bonne constitution également armés. Il se dirigea vers eux pour engager la conversation :

- Les gars ! lança-t-il alors qu’il s’approchait en trottinant. Une fois suffisamment proche il posa une main sur l’épaule d’un des deux hommes, et hocha la tête. Vous êtes d’ici ?
- Moi oui. Répondit le plus petit des deux, qui dépassait malgré tout la plupart des individus regroupés d’une bonne tête. Svenn vient de Hurlevent. Le concerné hocha la tête en guise de salut. Les deux hommes baissèrent presqu’en même temps leurs regards sur l’arme du jeune père. Soldat ?
- Pas vraiment. J’étais garde près de Hurlevent avant de tout quitter pour accompagner ma famille ici. Répondit Arnold. A Perlemer. Ajouta-t-il en regardant le plus grand, originaire de Hurlevent.
- J’étais garde au Comté-de-l’Or. On m’a affecté à la protection des civils. Répondit-il.
Arnold se tourna finalement vers son premier interlocuteur. Il sourit avant d’ouvrir la bouche pour répondre.
- Moi je ne suis qu’un simple forgeron. J’étais plus au sud pour une livraison de matériel avant que les premiers navires en provenance de Hurlevent n’arrivent. J’ai rencontré Svenn au camps à quelques lieux au sud.
- Tu dois donc savoir combien de temps nous mettrons avant d’arriver à Austrivage ? Demanda-t-il, après avoir jeté un rapide coup d’œil vers son épouse. Leur regards se croisèrent et elle lui sourit. Son fils rigolait alors qu’une jeune dame, à peine adulte, lui chatouillait le ventre. Emma discutait doucement avec elle.
- Si on marche à ce rythme, on y sera avant la nuit. Mais ce qui m’inquiète c’est qu’avant même qu’il n’y ai des réfugiés dans le coin, cette route n’était pas la plus sûre.
- Comment ça ? demanda Arnold, l’air étonné. Les gardes d’Austrivage n’assurent-ils pas la sécurité des
routes ?
- Les routes sont vastes ici, et s’étendent sur des centaines de lieues, il est difficile d’en surveiller chaque parcelle. Voilà pourquoi nous marchons en tête du convoi. Nous espérons que ces fumiers qui pillent les pauvres gens verront nos armes et décamperons.
Arnold hocha la tête, et continua de discuter avec les deux hommes durant deux bonnes heures. Puis alors qu’il rigolait avec l’un d’entre eux, tout le monde s’arrêta de parler et de marcher. Devant eux un grand arbre barrait la route, et juste derrière un tas de débris faisait office de barricade. Cinq hommes armés de dagues et de hachettes apparurent. Arnold se retourna vers sa femme, lui faisant signe de reculer. A part les trois hommes à l’avant, aucun autre n’était en état de combattre. A l’unisson, ils dégainèrent.

- Restez sur vos gardes !
- Rah ! Ce ne sont que des vulgaires bandits, Roderik ! Pas de quoi s’inquiéter. Lança Svenn en sautant par-dessus l’arbre. Une flèche fusa alors, et vînt se planter dans l’épaule du pauvre homme qui lâcha un cri de douleur. Arnold et Svenn le rejoignirent, et commencèrent à gravir la barricade pour arriver face aux malfrats. Concentrer sur son opposant, Arnold perdit de vue ses deux compagnons. Un premier coup vînt sur sa droite, il se baissa et la hache siffla quelques centimètres au-dessus de sa tête. Il releva les yeux juste à temps pour voir arriver une nouvelle attaque à sa gauche. Il para.
Arrivé en-haut de la barricade, il envoya un premier adversaire au sol d’un coup de pied bien placé, puis porta un coup d’estoc à un second. Le bandit esquiva, puis trois nouvelles attaques lui furent destinées, avec une vitesse déroutante. Il parvient à dévier la dague qui filait droit vers ses côtes, puis à esquiver la hache qui menaçait son crâne, mais il fût finalement touché au bras. Il cria et leva à nouveau son épée. Il l’abattit avec rage sur son adversaire, qui tomba au sol, mort.
Mais pendant qu’il était au prise avec celui-ci, le premier s’était relevé et se ruait sur lui. Un coup d’estoc suffit à le transpercer de part en part, le laissant s’écrouler dans son propre sang. Ses compagnons de mauvaise fortune semblaient bien s’en tirer, et il se permit un regard en arrière. Les femmes et les enfants qu’ils accompagnaient étaient acculés par deux brigands sortis du nulle part. Sa femme et son fils en première ligne !
Arnold sauta de la barricade, s’élança au-dessus de l’arbre, et arriva en quelques enjambées à portée du premier malandrin. Il lui porta un violent coup au thorax qui l’envoya au sol. Mais lorsqu’il essaya de s’en prendre au second, il se retrouva désarmé par une habile manœuvre de son adversaire. Abandonnant son arme, il le plaqua au sol, frappa sa main contre le sol rocheux pour lui faire lâcher son arme, puis le roua de coup.
Les mains en sang, mais son adversaire inconscient, Arnold roula sur le côté, exténué. Sur le dos il contemplait le ciel bleu de Lordaeron. Il ne resta ainsi que quelques secondes, qui lui parurent pourtant durer une éternité. Il se releva finalement en grimaçant, se tenant le bras gauche. Roderik vînt l’aider, alors que sa femme accourait à ses côtés, horriblement inquiète. Svenn le colosse grognait mais sa blessure semblait sommes toutes superficielle.

- Arrêtons-nous un instant, dit finalement Roderik à l’attention de chacun, le temps de soigner les blessures de ces braves.
Tous acquiescèrent, et les manifestations de gratitude se multiplièrent à l’envers des trois combattants. Après quelques minutes de repos, et l’application de bandages, ils reprirent la route, et atteignirent Austrivage avant la nuit, comme l’avait prédit le brave forgeron.

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